La 3e étape de la Golden League d'athlétisme propose vendredi soir à Rome un combat inédit sur 100 mètres entre le Jamaïcain Asafa Powell, détenteur du record du monde, et la valeur montante des Bahamas Derrick Atkins, cousins éloignés qui s'ignoraient
En 2006, Powell avait dominé la concurrence, égalant par deux fois sa marque planétaire (9.77) établie en juin 2005 à Athènes, alors qu'Atkins, son cadet de 14 mois, commençait à émerger avec l'aide du vent aux championnats nationaux à Nassau.
Longtemps livré à lui-même, Atkins, 23 ans et demi, a fait de substantiels progrès cette année en trouvant un entraîneur tandis qu'il passait de l'Université du Dakota du Nord, à la frontière canadienne, au soleil de la Floride. Vainqueur mardi dans la froidure (10 degrés) de Lausanne, Atkins a trouvé dans la capitale italienne cette chaleur qui fait le bonheur des sprinteurs.
En Suisse, Powell s'est contenté d'assurer le dernier relais du 4X100 m de la Jamaïque. "Il faisait très froid et, comme j'étais à peine sorti de blessure, j'avais décidé de me tester sans prendre trop de risque. J'ai couru relâché", a-t-il expliqué.
Eu égard aux conditions climatiques, Powell pense être capable de courir en moins de 9 sec 90/100 au stade olympique, ce qui obligerait Atkins, s'il veut gagner, à abaisser ultérieurement son récent record national (9.95).
"Il y a encore quelques mois, je n'avais aucune chance d'approcher Asafa. Maintenant, ce n'est plus impossible", avertit Atkins, sollicité sur la généalogie de sa famille qui a quitté la Jamaïque il y a une vingtaine d'années. "Ma mère, Gloria, une sprinteuse de bon niveau, doit être la nièce de la mère d'Asafa", a indiqué le Bahaméen.
Les duels sont la sève de l'athlétisme et celui de la perche dames, même s'il n'est pas inédit comme sur la ligne droite, ne manque pas de sel. La tsarine Yelena Isinbayeva, qui se prépare depuis un an et demi à Formia, au sud de Rome, sautera presque dans son jardin.
L'Américaine Jennifer Stuczynski, ex-joueuse de basket qu'elle avait nettement battue en salle le 2 février (4,82 m à 4,53 m), a progressé au printemps jusqu'à 4,88 m en plein air.
Comme Isinbayeva, qui a une seule expérience à l'Olimpico, au début de sa carrière en 2001 pour un saut et une place modestes, l'Italienne Antonietta Di Martino a un souvenir malheureux.
"Gamine, je rêvais de ce stade en regardant Sara Simeoni à la télévision. L'an dernier, j'étais tellement émue par ma première fois que je n'ai pu aller au-delà de 1,80 m", explique l'athlète de Campanie.
Di Martino a fait mieux que son idole, championne olympique à Moscou. La sauteuse de Cava dei Tirreni a franchi 2,02 m (8 juin) puis 2,03 m (24 juin), améliorant le record de la Simeoni, à l'époque record du monde (2,01 en 1978), qui aura tenu 27 ans. Un petit miracle pour la jeune femme, si on considère que les ligmaments de sa cheville gauche, celle du pied d'appel, ont été entièrement reconstitués par la chirurgie.
L'athlétisme italien, qui retrouve quelques couleurs, a déniché en Andrew Howe, de père allemand et de mère jamaïcaine, la bonne locomotive. De sa confrontation avec l'Américain Dwigh Phillips, champion olympique et du monde, peut naître un nouveau record national (8,41), déjà 20 ans d'âge.
Dans la course au jackpot d'un million de dollars, ils ne sont plus que quatre en lice. Isinbayeva et l'Américaine Sanya Richards (400 m), elle aussi originaire de la Jamaïque, ne semblent pas en danger, au contraire de l'Américaine Michelle Perry (100 m haies) et du Finlandais Tero Pitkämäki (javelot