Fracture numérique: l'UIT veut un ''plan Marshall'' pour l'AfriqueL'organe des Nations unies pour les télécommunications a réclamé mercredi un "plan Marshall" pour aider l'Afrique à combler son retard en matière d'infrastructures et à se raccorder davantage à l'internet. Les investissements dans les infrastructures de télécommunications ont atteint 8 milliards de dollars en Afrique en 2005 contre 3,5 milliards en 2000, a souligné l'Union internationale des télécommunications (UIT) dans un communiqué.
Ces investissements se sont portés largement vers le téléphone mobile, dont le nombre a été multiplié par cinq durant la même période. Mais le raccordement à l'internet reste à la traîne par rapport au reste du monde.
En 2005, moins de 4% des Africains avaient accès à l'internet, contre 9% en moyenne pour les pays en développement. L'internet à haut débit n'atteint pas 1% de la population, selon l'UIT.
Les lacunes des infrastructures se traduisent par des coûts d'utilisation plus élevés pour les particuliers comme pour les entreprises, 70% du trafic internet africain passant par des réseaux implantés à l'extérieur du continent.
"Il faut un plan Marshall pour le développement des infrastructures d'information et de télécommunication en Afrique", a plaidé le secrétaire général de l'UIT, le Malien Hamadoun Touré.
M. Touré a rappelé l'objectif des Nations unies de connecter tous les villages du monde à l'internet en 2015, y voyant une des conditions d'un développement économique plus large.
L'UIT organise les 29 et 30 octobre un sommet à Kigali intitulé "Connecter l'Afrique". Cette rencontre dans la capitale du Rwanda doit rassembler des représentants des gouvernements, du secteur privé et des organisations internationales.
L'UIT avait été à l'origine du Sommet de l'information tenu en 2003 à Genève et 2005 à Tunis. Ce rendez-vous s'est soldé par une vague promesse des pays riches d'aider à réduire la "fracture numérique" Nord-Sud.